Les Âmes maudites, livre I (Terminée)

Chapitre 1: Alicia.

Voilà bientôt cent ans que les sorciers du feu ont expulsé les humains d'Europe, pour enfin se montrer au grand jour. Du haut de mes seize ans je ne comprends pas tout des raisons qui les ont poussé à faire cela, mais je connais les lois qui ont été instauré depuis. Par exemple, les sorciers des eaux, dont je fais partie, habitent la partie ouest de l'Europe, tandis que ceux du feu, la partie est. Nous ne devons pas nous voir, car ils sont trop dangereux et cruels. Ma famille et moi habitons juste à la frontière, en Italie; la mer y est à quelques pas. Notre don est celui de manier l'eau, ce qui nous permet donc de pouvoir pratiquer plus souvent, nous pouvons la transformer en glace ou au contraire, en vapeur. Nous pouvons également faire jaillir de nos mains, et la faire flotter comme une bulle dans l'espace. Les sorciers du feu, eux, peuvent brûler tout un village s'ils le veulent, ce qui fait d'eux de très puissants et redoutables sorciers. 
  
-Alicia! s'écria ma mère du rez de chaussée.

-Oui, oui, j'arrive, lui répondis-je en dévalant les escaliers.

Je descends dans la cuisine, où sont déjà réunis toute ma famille. La tante Suzie, ma mère, mon père, Lucille, Pierre, et Mathis. Ma tante est la sœur de ma mère, c'est une femme absolument incroyable. Malheureusement, elle a perdu son mari très jeune, et c'est pour cela qu'elle vit chez nous désormais. Elle a la quarantaine, pourtant elle garde un visage enfantin, qui fait penser à un ange. Elle est d'une grande gentillesse, et est une seconde mère pour moi. Même si je fais partie des sorciers des eaux, il est vrai que je m'emporte quelques fois; mais pas de la à détruire des maisons, comme on entend parler des sorciers du feu régulièrement. Lucille, elle, est ma petite soeur, elle a huit ans et est mon portrait craché en miniature. Quant à son caractère, c'est le contraire du mien, elle ressemble à ma mère, qui est calme et posée, tandis que je ressemble à mon père qui est effronté et a "toujours" raison. Pierre et Mathis, eux, font les quatre cents coups ensemble. On a toujours des surprises quelque part dans la maison.

Comme tous les soirs après avoir mangé, je m'éclipse pour aller sur la petite plage nommée le lac. Elle porte ce nom car elle est paisible comme un lac; rien d'étonnant ici me direz vous. Après quinze minutes de marche, j'arrive sur ma bute de terre pleine de fleurs hautes, et peux enfin admirer le coucher de soleil. Je viens voir ce coucher sur la mer tous les jours depuis trois ans et demi, et je ne m'en lasse pas, je pense d'ailleurs que je ne m'en lasserais jamais. Je m'allonge au milieu des fleurs et regarde le soleil qui devient rouge en descendant, ainsi que son reflet doré sur la mer. La plage est mon havre de paix, je me coupe du monde et de ma famille très envahissante. Après une heure de contemplation, je repars sur le chemin de la maison. C'est un petit chemin avec deux lignées d'arbre, une à droite et une à gauche. Lorsque je croise une flaque d'eau, je la transforme en fleur de glace. Je siffle, et les oiseaux me répondent.

Quand j'arrive à la maison, tout le monde dors déjà, comme tous les soirs. Je m'emmitoufle dans ma couette encore froide, et m'endors en rêvant du monde magique auquel j'appartiens...

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