20 : Harry doit mourir

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"Enfin la vérité. Allongé à plat ventre, le visage contre le tapis poussiéreux du bureau où il avait autrefois cru apprendre les secrets de la victoire, Harry avait finalement compris qu'il n'était pas censé survivre. Sa tâche consistait à marcher calmement vers les bras accueillant de la Mort. Au long du chemin, il devait détruire les derniers liens qui rattachaient Voldemort à la vie. Ainsi, quand il finirait par se jeter en travers de sa route, sans même lever sa baguette pour se défendre, l'issue serait claire et nette, le travail qui aurait dû être accompli à Godric's Hollow serait terminé : ni l'un ni l'autre ne vivrait, ni l'un ni l'autre ne pourrait survivre."

Alors que les souvenirs de Rogue prenaient place dans son esprit, apportant la lumière sur les zones d'ombres et s'ajustant avec ses propres souvenirs, la nausée le saisit, la bile s'étranglant dans le nœud que devait former sa gorge. Sa respiration se fit lourde et irrégulière. Il s'installa sur le dos et tenta de réguler l'air qui entrait dans ses poumons. Inspire, un, deux, trois, expire, quatre, cinq, six, sept et on recommence. Cela dura peut-être une minute ou deux, le temps semblait s'être figé, n'avait plus d'emprise sur lui.

Il allait mourir, c'était son destin ... Il avait souffert toute sa vie, élevé par des moldus méchants, qui ne l'avaient jamais aimé, maltraité, car il était différent. Puis traité différemment par les enfants et les adultes du monde sorcier, il était l'Élu après tout, il avait survécu. Il n'avait jamais vraiment pu vivre sa vie comme il le souhaitait, ses épaules croulaient sous les responsabilités que le peuple lui avait attribué sans lui demander son avis. La seule personne qu'il admirait vraiment lui avait menti, traité avec indifférence, pour qu'il remplisse son rôle jusqu'au dernier moment alors que l'homme qu'il méprisait l'avait protégé, pour de mauvaises raisons et il était quand même en partie responsable de ce désastre.

Sa vie était une succession de malheurs et de tristesse, ponctuée par des horreurs, et tout cela sous la direction de l'homme qu'il admirait le plus dans ce bas monde. La rage le prit aux tripes, le dégoût envahit sa bouche alors qu'il serrait les poings à s'en faire blanchir les phalanges. Il repensa à Sirius, la seule famille qu'il avait vraiment connu, Remus et ses parents. Ils étaient morts pour le protéger, pour sauver leur famille, à Rogue qui avait protégé le bien le plus précieux qui lui restait sur cette Terre, l'enfant de sa défunte bien aimée. Tous avaient fait de leur mieux et avaient péris.

Seul Dumbledore restait au-dessus de tout cela, indifférent à la mort des sorciers proches de lui, c'était un sacrifice consenti, pour le plus grand bien. Harry se redressa d'un bond, sa fureur se transforma en une profonde détermination. Il allait mourir, très bien ! Mais pas sans emporter autant de mangemorts que possible avant, parole de Potter ! Il écrivit une note succincte pour Ron et Hermione, avec un pincement au cœur. Puis une lettre plus longue, son testament en quelque sorte, qu'il laissa sur le bureau en le précisant à Hermione. Il devait régler ses affaires pour partir en paix.

Ses dernières volontés étaient bien maigres, la fortune de sa famille et de son parrain servirait pour un centre d'accueil et des bourses pour les enfants qui ont perdu leur parents pendant la guerre, une autre partie irait à son filleul, Teddy. Il regrettait de ne pas pouvoir vivre ses rêves, se marier, avoir des enfants, devenir auror, vieillir tout simplement... Il cacheta son testament et l'ensorcella pour que seul un notaire puisse l'ouvrir et plia la note pour l'envoyer à Hermione sous forme de note volante.

Les souvenirs de Rogue sont toujours dans la pensine, dans le bureau de Dumbledore, tu y trouveras un courrier à déposer chez un notaire. Je suis le dernier ... Je ne peux rien faire d'autre que d'y aller ... Je vous aime, merci pour ces années d'amitié sans faille, votre soutien dans ces aventures incroyables. Vous êtes ce qui m'est arrivé de mieux.

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