10 : Un bal pour Noël

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24 décembre 1989

Je m'ennuie terriblement... Je me tiens droit, devant Père et Mère, le regard fière et un sourire charmant, comme Mère me l'a appris. Je dois faire honneur à notre famille à tout instant, et ce soir plus encore puisque nous organisons le traditionnel bal de Noël pour l'aristocratie anglaise du monde magique. Je suis parfaitement mis, dans mon élégante robe de sorcier noir, mon pantalon droit et ma chemise blanche. J'ai mis mes souliers de danse noir vernis.

Je suis soulagé lorsque j'aperçois mes amis arriver avec leurs parents. Je n'écoute pas les adultes, nous n'avons de toute façon rien à dire tant qu'un adulte ne s'adresse pas directement à nous pour poser une question. Je suis habitué maintenant, je ne réagit qu'à l'appel de mon prénom, comme mes camarades.

J'ai envie de rire quand je vois Pansy l'air rageuse dans une robe de bal rose pâle froufroutante, mais ne dis rien. Je pourrais la taquiner quand les parents ne s'occuperont plus de nous, après l'ouverture du bal. En attendant je dois rester patient et attentif aux propos étranges tenus par Lord Selwyn qui vient d'arriver pour saluer Père. Les discussions à propos du ministère sont d'un ennui mortel, j'espère que je n'aurai pas besoin de faire la même chose que Père plus tard ... J'aimerais beaucoup travailler avec Severus, je trouve l'art des potions fascinant.

Finalement les Nott arrivent enfin, derniers sur la liste d'invités. Théodore n'a pas l'air plus enthousiaste que moi quant à cette réception et son programme. J'entends Mère donner des ordres secs et brefs aux elfes pour fermer le domaine, la porte et installer le buffet. Je suis mes parents dans la salle de bal tandis que Mère fait signe aux musiciens dans un coin de se préparer.

- Mes chers amis, je vous souhaite à nouveau la bienvenue à cette petite réception pour célébrer les fêtes de fin d'année. Comme il est de coutume, nous allons entamer la soirée avec l'ouverture du bal. Mes chers danseurs, je vous invite à nous rejoindre au centre de la salle.

Père présente son bras à Mère qui dépose sa main dessus avec délicatesse tandis que je vais présenter le mien à Daphné Greengrass. J'aperçois Théodore faire de même avec Pansy tandis que plusieurs adultes font de même. Nous devons être une vingtaine de couples et enfin la musique commence. J'entraine Daphné avec douceur, guidant ses pas sans mal au rythme des valses qui s'enchaînent. Nous y sommes habitués, depuis trois ans maintenant, nous avons des cours et valsons ensemble à chaque bal officiel où nous sommes conviés avec nos parents.

Daphné me sourit, je sais qu'elle apprécie cette danse, mais moi pas vraiment. Je préférerais aller discuter avec mes amis en grignotant ce qui se trouve sur le buffet. Quand enfin la troisième danse se termine, je sais que j'ai accompli mon devoir et que je peux maintenant quitter l'espace de danse. Je salue ma partenaire qui me fait une petite révérence comme le veut l'étiquette et je l'entraîne alors vers le buffet. Je constate du coin de l'œil que Théo et Pansy font de même et nous nous retrouvons enfin sans la surveillance de nos parents.

Nous restons cependant quelque peu guindés, il est encore tôt et tous sont encore aux aguets pour les prochains potins mondains. Ses vieilles harpies n'ont rien de mieux à faire de leurs journées que de prendre le thé avec leurs amies pour déblatérer tout un tas d'insanités sur les différents membres importants de notre communauté. Bien entendu, chacune fait la même chose le lendemain sur les personnes présentes au thé de la veille avec les ladies qu'elles y avaient critiquées. Ce n'est que le cercle infernal des dames inoccupées puisque les enfants sont gérés par les nurses et les précepteurs avant d'entrer à l'école.

Tout cela pour s'attribuer les mérites de l'éducation de leurs enfants prodiges qui doivent passer des heures à retenir toutes les règles de bienséance, apprendre à danser, jouer d'un instrument parler avec distinction plusieurs langues avec une aisance naturelle, la grâce d'une ballerine et la prestance d'un politicien aguerri, le tout avant d'avoir dix ans. D'ailleurs les adultes nous demanderont sûrement de faire une démonstration de ces différents talents, le chant pour Daphné, le piano pour moi, le violon pour Pansy et Théo et cela pendant le changement de buffet pour le dessert.

Alors seulement, enfin, nous serons libérés de nos obligations. Le temps avançant, la quantité d'alcool avec, nous ne serons plus sous surveillance constante et pourrons enfin nous éclipser de ce simulacre de réveillon. J'ai déjà prévu ce qu'il faut avec les elfes dans ma chambre puisque mes amis restent dormir à la maison.

Ce sera enfin comme si c'était vraiment le réveillon de Noël, j'ai des friandises qui nous attendent, nous pourrons retirer nos vêtements trop serrés et trop sérieux, nous pourrons rire et nous moquer des invités en buvant un chocolat chaud près de la cheminée alors que l'horloge sonnera minuit. Je souris déjà rien qu'en pensant à la suite des événements et refreine un soupire lorsque Lady Rosier glousse un peu trop fort. Ces mondanités sont un supplice mais le jeu en vaut la chandelle, mes parents seront fiers et donc je serai tranquille pour le reste de la soirée et des vacances de fin d'années. Oui, vivement minuit...

Marianne

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